Jordanie
Un
projet permettrait de relier la mer morte à la mer rouge pour alimenter les
populations en eau
Un projet controversé de
connexion de la mer morte à la mer rouge en Jordanie pour la fourniture de
l’eau potable à l’ensemble des populations de quatre pays (Jordanie, Palestine,
Israël et Syrie) confrontés à d’énormes problèmes d’eau attend d’être lancé
provoquant des réactions de part et d’autre dans cette région.
Le schéma permettrait de
relier la mer morte à la mer rouge et impliquent la construction d’un canal en
vue de connecter les deux eaux pour les besoins de l'irrigation, de l'énergie
et la consommation humaine. Il pourrait coûter 10 000 milliards de dinars, au
cours des 50 ans estimés pour son achèvement.
Jordanie, Palestine, Israël et
Syrie sont tous impliqués dans ce
projet, car ils partagent en commun les deux mers, au cœur de ce projet,
selon Saad Abou Hammoud, ingénieur
hydrologue et Secrétaire Général de l’Autorité du Bassin du Jourdain.
« Ce projet est une solution
stratégique pour la rareté des eaux, la sécurité en matière d’eau et assurer de
l’eau potable pour les pays qui en ont besoin », a déclaré Khaled Irani,
président de la Société Royale de Conservation de la Nature, le 10 octobre
2012, au cours d’un panel de discussion, en marge de la conférence des
journalistes scientifiques, qui se tient à Amman, en Jordanie.
« Nous avons des problèmes
d’eau pour notre alimentation et notre agriculture et d’énergie et
nous sommes confrontés à la diminution des eaux de la mer morte. Nous devons
faire tout notre possible pour assurer les ressources en eau », a déclaré Batir
Wardam, expert en environnement et chercheur.
« Nous devons préserver la mer
pour éviter la dégradation irréversible du cadre écologique. Si nous ne faisons
rien, ce sera difficile », a-t-il dit.
L’expert en écosystème et en
environnement, Batir Wardam, a déclaré que certains politiciens ne manquent pas de dénigrer le
projet et avancent que c’est un projet
israélien. Certains pensent que ce canal d’acheminement ferait compétition à
celui de Suez. Il note également que les rapports techniques ne sont pas
lisibles et compréhensibles par tous les acteurs.
Les critiques disent que le
projet aurait aussi d'énormes conséquences sur l'environnement, et pourrait ne
pas être réalisable pour des raisons techniques. Certains observateurs disent
que certains Etats n’ont pas encore
normalisé leurs relations avec Israël et que cela risque de compliquer et de
trainer les choses, selon Wardam.
Le projet a également été
critiqué à l'intérieur du pays, où les médias ont cherché à savoir son
avenir et ses répercussions sur
l’équilibre écologique et environnemental de la région, déjà fortement menacé
par les changements climatiques, estimant que la seule source disponible sur le
projet est la Banque mondiale, selon
Wardam.
Mais les experts jordaniens
qui travaillent sur le projet et dont le pays importe 96 % de ses ressources
d’énergies pensent le contraire et avancent que ce projet est réalisable
techniquement car les études d’impacts environnementales
et de rentabilité économique pour toute la région ont été faites et certains
niveaux écologiques seront préservés.
« Le mélange des deux eaux
arrêterait la diminution des eaux de la
mer morte », assure l’expert Wardam qui pense que le mélange est une équation
assez facile.
«Le projet est viable et sa réalisation ne saurait être, dans le
contexte actuel, l’affaire d’un seul Etat, fut-il riche. La communauté
internationale a un rôle à jouer pour sa concrétisation », conclut-il.
Christophe
Assogba
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire