Bénin Science

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mercredi 31 octobre 2012

Un projet permettrait de relier la mer morte à la mer rouge pour alimenter les populations en eau


Jordanie
Un projet permettrait de relier la mer morte à la mer rouge pour alimenter les populations en eau
Un projet controversé de connexion de la mer morte à la mer rouge en Jordanie pour la fourniture de l’eau potable à l’ensemble des populations de quatre pays (Jordanie, Palestine, Israël et Syrie) confrontés à d’énormes problèmes d’eau attend d’être lancé provoquant des réactions de part et d’autre dans cette région.
Le schéma permettrait de relier la mer morte à la mer rouge et impliquent la construction d’un canal en vue de connecter les deux eaux pour les besoins de l'irrigation, de l'énergie et la consommation humaine. Il pourrait coûter 10 000 milliards de dinars, au cours des 50 ans estimés pour son achèvement.
Jordanie, Palestine, Israël et Syrie  sont tous impliqués dans ce projet, car ils partagent en commun les deux mers, au cœur de ce projet, selon  Saad Abou Hammoud, ingénieur hydrologue et Secrétaire Général de l’Autorité du Bassin du Jourdain.
« Ce projet est une solution stratégique pour la rareté des eaux, la sécurité en matière d’eau et assurer de l’eau potable pour les pays qui en ont besoin », a déclaré Khaled Irani, président de la Société Royale de Conservation de la Nature, le 10 octobre 2012, au cours d’un panel de discussion, en marge de la conférence des journalistes scientifiques, qui se tient à Amman, en Jordanie.
« Nous avons des problèmes d’eau pour notre alimentation et notre agriculture et  d’énergie et  nous sommes confrontés à la diminution des eaux de la mer morte. Nous devons faire tout notre possible pour assurer les ressources en eau », a déclaré Batir Wardam, expert en environnement et chercheur.
« Nous devons préserver la mer pour éviter la dégradation irréversible du cadre écologique. Si nous ne faisons rien, ce sera difficile », a-t-il dit.
L’expert en écosystème et en environnement, Batir Wardam, a déclaré que certains  politiciens ne manquent pas de dénigrer le projet  et avancent que c’est un projet israélien. Certains pensent que ce canal d’acheminement ferait compétition à celui de Suez. Il note également que les rapports techniques ne sont pas lisibles et compréhensibles par tous les acteurs.
Les critiques disent que le projet aurait aussi d'énormes conséquences sur l'environnement, et pourrait ne pas être réalisable pour des raisons techniques. Certains observateurs disent que certains Etats  n’ont pas encore normalisé leurs relations avec Israël et que cela risque de compliquer et de trainer les choses, selon Wardam.
Le projet a également été critiqué à l'intérieur du pays, où les médias ont cherché à savoir son avenir  et ses répercussions sur l’équilibre écologique et environnemental de la région, déjà fortement menacé par les changements climatiques, estimant que la seule source disponible sur le projet  est la Banque mondiale, selon Wardam.
Mais les experts jordaniens qui travaillent sur le projet et dont le pays importe 96 % de ses ressources d’énergies pensent le contraire et avancent que ce projet est réalisable techniquement  car les études d’impacts environnementales et de rentabilité économique pour toute la région ont été faites et certains niveaux écologiques seront préservés.
« Le mélange des deux eaux arrêterait la diminution des eaux de  la mer morte », assure l’expert Wardam qui pense que le mélange est une équation assez facile.
«Le projet est viable  et sa réalisation ne saurait être, dans le contexte actuel, l’affaire d’un seul Etat, fut-il riche. La communauté internationale a un rôle à jouer pour sa concrétisation », conclut-il.

Christophe Assogba